Découverte du tir à la sarbacane

Le tir à la sarbacane est un sport de visée individuel ou par équipe. Son objectif est de propulser un projectile sur une cible verticale en soufflant dans une sarbacane. Il s’agit d’une activité mixte où valides et personnes en situation de handicap sont regroupés dans le même pas de tir. Cette pratique est particulièrement adaptée aux personnes dont le handicap limite fortement la mobilité. Elle n’exige pas de capacité musculaire ou physiologique particulière et sa pratique réside essentiellement dans la combinaison du contrôle du souffle, de la maîtrise et de la stabilité de la concentration.

Petit retour dans l’histoire

De nombreuses sociétés ont utilisé la sarbacane, mais différents peuples indigènes en Asie de l’Est, Asie du Sud-Est, Europe de l’Ouest, Amérique du Nord, Amérique centrale et Amérique du Sud (notamment le Bassin amazonien et les Guyanes) sont connus pour en faire usage dans les temps historiques. Les projectiles incluent des graines, des boulettes d’argile et des fléchettes. Dans certaines cultures, on trempe la pointe de la fléchette dans du curare ou autre poison, afin de paralyser la cible. La sarbacane est très rarement employée par ces peuples comme arme antipersonnel, mais sert principalement à chasser des petits animaux comme les singes et les oiseaux.

En France, la sarbacane sportive était pratiquée dans les régions minières des départements du Nord et de la Loire. Si cette pratique historique de la sarbacane semble avoir disparu dans le Nord, elle est encore vivace dans la région de Saint-Étienne, où elle fait partie du patrimoine local.

Actuellement, la sarbacane, avec des fléchettes enduites d’un sédatif puissant, est utilisée par les soigneurs et les vétérinaires pour capturer des animaux sauvages ou en cage, mais dangereux. Les herpétologues emploient cette arme avec fléchettes à bouchon pour capturer les lézards. Il existe aussi des utilisations récréatives et sportives.

Handisport et tir à la sarbacane

Le tir à la sarbacane est une discipline proposée par la Fédération française handisport. C’est un sport qui peut se pratiquer par tous, quels que soient leur âge et leur handicap.

Les catégories

En pratique loisir, le tir à la sarbacane est ouvert à tout public. Puis, pour les jeunes qui en font en compétition, il faut avoir un handicap qui empêche de bouger ou de rester debout. Il est donc nécessaire d’avoir un fauteuil ou un support. Il existe également une catégorie « Open », qui accepte tous les types de handicaps. Cependant, l’utilisation d’un support pour stabiliser l’arme est indispensable. Enfin, pour les adultes, sa pratique en compétition est ouverte à tous types de handicaps.

Les modalités

Le tir à la sarbacane constitue également un sport de performance, qui se pratique selon un circuit de compétitions régionales et nationales. Les participants, appelés tireurs ou sarbatains, disposent de 10 volées de 3 flèches afin d’accumuler le plus grand nombre de points possible. Pour déterminer le champion ou la championne de la compétition, le parcours comprend une phase initiale de visée sur une cible, suivie d’une étape de duels. Il existe aussi des tirs sur cibles volumétriques ainsi que d’autres pratiques plus récréatives comme le tir aux objets, aux longues distances, etc.

Les bienfaits

Le tir à la sarbacane est un sport de précision qui développe des capacités telles que la maîtrise et la gestion du souffle, la concentration, la maîtrise des émotions et la précision. Il permet aussi de favoriser l’intégration et la mixité entre les personnes valides et les personnes en situation de handicap, qui partagent le même pas de tir et les mêmes règles.

Fabrication de l’équipement de tir à la sarbacane

L’équipement de base pour le tir à la sarbacane se compose d’un tube, d’une embouchure et de projectiles.

Le tube

Il s’agit d’un élément qui peut être en aluminium, en PVC ou en bambou, selon les préférences et les disponibilités de chacun. Il doit avoir un diamètre adapté au calibre des projectiles, qui peut varier entre 1,02, 1,52 ou 2,03 cm. La longueur du tube peut également varier, mais elle est limitée à 122 cm en compétition classique.

L’embouchure

C’est la partie qui se pose sur la bouche du tireur. Elle doit être étanche et comporter un dispositif antiretour de la flèche, afin d’éviter tout risque d’avalement. Elle peut être en plastique, en métal ou en bois, et avoir une forme d’entonnoir ou de cylindre.

Les projectiles

Lors du tir sur cible, les sarbatains utilisent des fléchettes conçues en métal ou en plastique, caractérisées par des pointes de formes et de tailles variables en fonction du type de tir. Ces fléchettes doivent présenter une légèreté et un équilibre spécifique, afin de maintenir leur trajectoire sans déviation et de s’enfoncer efficacement dans la cible. Certains adeptes ont même la possibilité de fabriquer leurs propres fléchettes en utilisant des objets du quotidien tels que des aiguilles, des cure-dents, des cotons-tiges ou des clous.

Autres accessoires

Il existe aussi des accessoires optionnels pour améliorer le confort et la précision du tir, tel que :

• Le carquois ou porte-projectiles: un disque qui permet de porter ses fléchettes sur la sarbacane elle-même.
• La poignée: une zone en mousse ou en caoutchouc qui permet de poser la main sur la sarbacane d’une manière adhérente.
• Le viseur: une partie qui se place à l’extrémité opposée à l’embouchure, qui permet d’aligner son tir et de protéger la sarbacane posée verticalement. Il peut être constitué d’un simple bouchon, d’un morceau de plastique ou d’un mini-laser.